1) La genèse de la Veste Berger
Tout commence il y a 2 ans, où m’est venue l’envie de créer une veste en laine. En réalité, cette pièce sommeillait en moi depuis bien plus longtemps, en témoigne l’histoire qui suit. Ceci dit, 2 ans, c’est plutôt correct, pour rester dans le concret.
Une veste en laine, d’accord; une veste de berger, surtout. Je voulais réaliser une veste que Paul pourrait porter, pour s’occuper de ses bêtes. Une veste qui s’inspire de Lui, de cet éleveur que je connais depuis toujours, chez qui je passais des journées entières, enfant, dans le potager. Enfin, surtout avec ses lapins, avant de m’apercevoir, plus grande, que la laine de ses moutons tondus, une fois collectée, était jetée — si elle ne servait pas à conserver l’humidité dans ses plantations. Il fallait donc, absolument, faire quelque chose de cette laine déshonorée. Et je crois que depuis longtemps, très longtemps, ce projet trotte dans ma tête. Celui de travailler la laine, de valoriser cette matière naturelle, renouvelable et locale, qui serait issue d’une agriculture régénérative pour une mode tout aussi régénérative. Autrement dit, élever des moutons de façon à maintenir et à améliorer les sols, et ainsi, récupérer les fibres laineuses tout en favorisant le processus d’entretien et de régénération des ressources sur lesquelles elles reposent. Sachant que, la laine, l’une des matières les plus nobles qui soient, est aujourd’hui considérée comme un déchet en France (cf.: 7) La Veste Berger ou comment œuvrer pour la revalorisation de la filière laine en France).
Par ailleurs, je voulais une veste utile, qui se porte sous le manteau et protège du vent, lorsque je suis à vélo. Une pièce que je mets par-dessus un t-shirt, en été, une robe ou une chemise. Une veste que mon père enfile pour aller pêcher et lorsqu’il prend son scoot. Une veste de tout le temps, de tous les temps, en fait. Une création qui tolère la pluie en hiver, tout en maintenant la fraîcheur durant la période estivale. Qui fasse partie de ces vêtements qui traversent les époques et ne se démodent absolument jamais. Pour cela, la qualité se devait d’être la base, le fil conducteur de sa fabrication.
Ma mission, et non des plus simples, a consisté à rechercher, et ce, pendant de longs (longs) mois, l’ensemble des acteurs d’une filière laine française presque disparue (cf.: 7) La Veste Berger ou comment œuvrer pour la revalorisation de la filière laine en France). Cette dernière ayant été détruite depuis l’apparition de la mondialisation, j’amorçais, sans vraiment en mesurer le poids, un dossier très (très) particulier. C’est à ce moment là, que j’ai commencé à réellement percevoir ce que pouvait signifier « métier disparu » ou « savoir-faire non transmis »; où l’on m’a très nettement évoqué l’« impossibilité de traiter cette demande », que les autres « font faire ça en Italie, parce qu’ici, on a plus les outils pour le faire » ou encore « qu’on est tous dans le même bateau, à ne pas savoir comment répondre à tel ou tel problème ». En revanche, on m’a aussi dit que l’on était extrêmement soudés, ici, dans ce milieu qu’est celui de la laine française. Et ça, je peux vous assurer que c’est vrai. Des gens aussi gentils, solidaires et bienveillants, j’en ai rarement autant vus. Néanmoins, cela ne changeait rien au fait que je m’attaquais à du lourd, du costaud, de l’historique. Pour autant, je n’allais pas me dégonfler, non, sûrement pas; je n’avais pas fait tout ce chemin pour rien.
Parmi ces acteurs, je me devais de trouver un éleveur qui accepterait de valoriser sa laine, — chose que l’on ne fait plus, ou presque, en France, justement à cause de ce phénomène de globalisation — et surtout, un éleveur qui élève avec respect, en bio et en plein air, ses moutons. Ensuite, je me suis mise en quête de feutriers, de ceux qui pourraient confectionner une matière que j’avais bien précisément en tête, un textile ancestral, non-tissé, qui daterait de - 6 400 ans avant J.-C., selon certains historiens. Puis, il m’a fallu chercher des couturiers en mesure de réaliser cette pièce, notre Veste Berger, que j’avais en amont dessinée, patronnée et confectionnée en tissu, en guise de modèle.
Des coups de fil, j’en ai passé; des rencontres, j’en ai fait; des bons collaborateurs, j’en ai trouvé. En revanche, les bonnes choses mettent du temps et arriver au bout de ce projet m’aura demandé 2 ans. 2 années pour prospecter, faire de la R&D (Recherche & Développement) — afin d’obtenir la matière que je souhaitais — et aussi, pour réaliser plusieurs prototypes. Tout cela, bien évidemment, en étant confrontée aux aléas classiques de l’entrepreneuriat — aux imprévus, aux retards, aux essais infructueux. La vie quoi ! Sans compter le temps et l’énergie que demande la création globale d’une structure, telle que celle d’une petite entreprise, menée en solo.
Alors aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir et fierté, d’enfin vous présenter notre Veste Berger. Fabriquée de manière artisanale, en France, composée à 100% de laine française et disponible en précommande* en versions femme et homme. Notre pièce est intemporelle, de par son design et est portable durant nos 4 saisons, grâce à sa versatilité et ses multiples propriétés, propres à la laine.
Vous allez l’adorer! La porter, la reporter et la transmettre à vos enfants. Enjoy!
*Précommandes disponibles dans la limite du stock de laine collectée lors de notre tonte de 2023.